Réflexions sur l’évangile du 2 juillet

, par Martine

Joie et exigence de la mission

Après l’envoi des Douze, Luc relate la mission confiée aux soixante-douze disciples qui marque l’ouverture missionnaire chère à l’évangéliste saint Luc, auteur des actes des apôtres.


Un beau programme pour la mission

Dans cette page d’Évangile, nous est proposé un beau programme pour la mission. Jésus envoie ses disciples - il nous envoie - deux par deux pour bien montrer que nous ne sommes pas à notre compte, indépendants, mais au service de la Parole de Dieu. Curieusement, ici, il ne nous envoie pas pour semer comme on le pense habituellement avec raison, mais pour moissonner, c’est-à-dire pour faire attention au bon grain qui a mûri dans le cœur de ceux que nous rencontrons. L’Esprit nous précède. C’est lui qui fait mûrir le bon grain et nous invite à récolter ce que d’autres ont semé avant nous et à le moissonner, c’est-à-dire à rendre grâce au Père pour son action à laquelle nous-mêmes ou d’autres ont pu collaborer.

Messagers de la paix

Dans un monde où se côtoient les agneaux et les loups, les gens de bien et les personnes qui font le mal, il nous envoie comme des ‘’messagers de paix’’. Il nous invite à ne pas nous encombrer de choses futiles, accessoires ; il nous somme d’aller à l’essentiel : ‘’Paix à cette maison’’. Cette paix sera accueillie ou non, peu nous importe. Ce n’est pas notre problème puisque notre mission est simplement de semer la paix. Il nous invite à accepter simplement les invitations sans nous imposer. Le Seigneur nous invite à ne pas passer systématiquement de maison en maison car nous n’avons rien à vendre ou à exiger. Simplement, nous avons à nous laisser guider par l’Esprit et à accueillir l’événement, les situations, les rencontres comme un signe et un appel du Seigneur.

Consoler et guérir

La mission des disciples, notre mission est aussi de guérir, non pas d’abord les corps, car c’est le rôle des médecins, mais les cœurs et les âmes blessées par la solitude, la non-reconnaissance, le rejet, la souffrance affective… Et comme la personne forme un tout, la guérison des cœurs et des âmes aura des retentissements sur les corps. N’est-ce pas par nous que le Seigneur agit aujourd’hui ? N’est-ce pas à nous de mettre en pratique la Parole du Seigneur en Isaïe : ‘’Comme un enfant que sa mère console, ainsi je vous consolerai. Vous verrez, votre cœur sera dans l’allégresse.’’

Une création nouvelle

Les disciples sont les témoins émerveillés de l’efficacité de la parole : ‘’Seigneur, même les démons nous sont soumis en ton nom.’’ C’est bien naturel mais Jésus les renvoie à l’essentiel : ‘’Réjouissez-vous surtout parce que vos noms sont inscrits dans le cœur de Dieu.’’

Agir ainsi, n’est-ce pas mettre au centre de notre vie la croix du Christ, l’amour sauveur de Jésus comme l’a fait saint Paul ? Il le confesse : Ma vie présente dans la chair, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré pour moi.’’ Dans la communauté des Galates divisée au sujet de la circoncision, Paul élève le débat : ‘’Ce qui compte, c’est d’être une création nouvelle.’’ Notre baptême n’a-t-il pas fait de nous une créature nouvelle ? Encore faut-il le manifester par notre manière d’être et de vivre. Que l’Esprit du Seigneur nous configure au Christ Jésus !

Jacques ROGER