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Parole pour un dimanche - 15 novembre 2020

samedi 21 novembre 2020, par Jean-Noël, webmestre

Dimanche 15 novembre 2020
33e dimanche du Temps ordinaire

La valeur d’une personne ne dépend pas du nombre de talents qu’elle a reçus, mais de la manière dont elle les fait fructifier

Ce pourrait être la conclusion de la parabole des talents : le maître donne « à chacun selon ses capacités ». D’emblée les deux premiers ont compris que le maître leur donnait toute sa confiance et, s’ils voulaient s’en montrer dignes, il leur reviendrait de se mettre au travail pour répondre à cette confiance et faire la joie de leur maître quand celui-ci serait de retour. Le troisième ne l’a pas compris qui est demeuré dans la logique du donnant-donnant. Il enfouit son talent pour le rendre à son maître tel qu’il l’a reçu.

Quel regard portons-nous sur Dieu ?

Même si on a pu faire une lecture économique et sociale de cette parabole, ce n’est pas son but premier. L’objectif de Jésus est de nous obliger à nous interroger sur l’image que nous nous faisons de Dieu, de son appel à travailler avec lui pour la vie de notre monde et de son Royaume et de nous questionner sur la manière dont nous faisons fructifier les dons reçus de lui « pour sa plus grande gloire et le salut du monde ».

Les deux premiers serviteurs l’ont compris et ils ont doublé la mise, non pour leur propre bénéfice mais pour la joie qu’ils pensaient procurer à leur maître. Le troisième a eu peur et a jeté un regard de suspicion sur son maître. Il a enfoui le talent et s’est enfermé dans sa crainte. Cela ne nous rappelle-t-il pas les premières pages du livre de la Genèse où le serpent incite Adam à suspecter le Créateur et où le premier couple se découvre nu et vulnérable ? Mû par la peur, il se cache loin du Créateur qui, lui, ne se lasse pas de le chercher : « Homme, où es-tu ? »

Être digne de confiance et faire la joie de Dieu

Lorsque nous nous engageons pour défendre une cause juste ou que nous prenons notre part d’un service accompli avec fidélité, notre vie devient féconde même si nous n’en voyons pas immédiatement les fruits. C’est seulement au retour du Maître, à l’heure du Jugement que tout sera dévoilé. Ce qui nous est demandé aujourd’hui, n’est-ce pas de vivre dans la confiance et de nous mettre au travail répondant ainsi à l’amour que Dieu nous porte et porte à la vie du monde ? Il peut arriver qu’à un moment où un autre de notre vie, nous soyons comme le troisième, considérant Dieu comme injuste et tyrannique. Cette parabole nous invite à changer notre regard sur Dieu. Il y va de notre salut, de notre entrée dans la lumière et dans la joie de Dieu. Prenons conscience, comme nous y invite saint Paul que nous sommes « des fils de la lumière, des fils du jour. Nous n’appartenons pas à la nuit et aux ténèbres. Ne restons pas endormis mais soyons vigilants et sobres. »

Chacun reçoit de Dieu ce qu’il en attend

Au XIXe siècle, époque encore teintée de jansénisme, notre compatriote, Thérèse d’Alençon et de Lisieux a fait redécouvrir la Bonne nouvelle de l’Évangile et a mis la miséricorde de Dieu au cœur de sa vie. Nous savons combien celle-ci porte de fruits de conversion, d’amour de Dieu et des autres, de pardon et de miséricorde. Lors d’un dialogue avec les sœurs de son couvent, Thérèse témoignait de sa confiance en Dieu pour la vie et pour la mort. Une des sœurs lui reprocha de ne pas craindre le purgatoire. Elle lui répondit : « Ma sœur, vous voulez de la justice de Dieu, vous aurez la justice. Chacun reçoit exactement de Dieu ce qu’il en attend. » Comme Thérèse, croyons au Dieu de la grâce et du pardon qui accueillera avec grande joie les dons que nous aurons fait fructifier. N’espérons-nous pas pouvoir l’entendre nous dire : « Bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton Maître » ?

Jacques Roger